Des vendanges prometteuses pour le millésime 2022
La vendange 2022 dans l’hémisphère sud marque une baisse globale après de généreux millésimes 2020 et 2021 rapporte l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin.
La vendange 2022 dans l’hémisphère sud marque une baisse globale après de généreux millésimes 2020 et 2021 rapporte l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin.
En Amérique du Sud, le millésime 2022 vient juste d’être récolté et nous avons demandé à Noélia, chez Emiliana, au Chili, ses premières impressions sur ces vendanges !
Emiliana, déjà très engagé dans une agriculture durable, tend vers 100% d’énergies renouvelables dans les vignes et dans les chais.
Emiliana, c’est le plus grand vignoble mondial dirigé en agriculture biologique. Il vient d’ajouter une nouvelle étape dans son engagement envers le developpement durable et le «carbon neutral».
Continuer la lecture de Emiliana – En route vers la neutralité carbone
Tyrrel nous dresse ici sa vision des derniers mois d’activité et ses perspectives à court et moyen terme.
CdV : Tyrrel, dans quel état d’esprit êtes-vous après l’année 2021 que nous avons connue ?
Tyrrel : Malgré tous les défis liés au Covid en2021, nous avons de nombreuses raisons d’être satisfaits. Je peux, avec la plus grande confiance, dire que par rapport à la même période l’année dernière, la ferme est en meilleure santé (au-dessus et en-dessous de la surface du sol) et la qualité du vin s’est améliorée.
CdV : Qu’est ce qui explique cet optimisme malgré ce contexte ?
Tyrrel : Nous avons été très satisfaits des vendanges 2021. Nos niveaux de récolte étaient en hausse par rapport à l’année précédente et la qualité était fantastique. Depuis notre conversion en agriculture biologique, nous constatons que l’amélioration de la santé de notre sol et de notre environnement se traduit par des raisins plus sains et plus savoureux.
CdV : Et comment se présente la prochaine récolte du premier semestre 2022 ?
Tyrrel : La récolte 2022 approche à grands pas et pour le moment, nous nous dirigeons vers une autre bonne récolte. De bonnes précipitations hivernales et printanières ont entraîné une croissance vigoureuse et bien que la pression de la maladie ait été élevée, nous avons surtout réussi à tenir le redoutable mildiou à distance.
CdV : Pouvez-vous revenir sur votre nouvelle approche de la vigne au cours de ces dernières années ?
Tyrrel : Nous avons lancé un programme de replantation en 2016 et une partie du raisonnement était d’introduire de nouveaux cépages à la ferme qui, selon nous, pourraient bien fonctionner.
Cette année, nous avons récolté une petite quantité d’Alvarinho (cépage présent notamment dans le Vinho Verde portugais) et cela jouera un petit rôle dans notre cuvée Fairhead (assemblage Chenin, Viognier, Roussanne). L’année prochaine, nous récolterons notre premier Grenache biologique sur un site rocheux et pour lequel nous sommes très enthousiastes !
Par ailleurs, notre petit troupeau de moutons s’agrandit et nous en dénombrons désormais 40. Au fur et à mesure que le troupeau augmente, nous parvenons à paître une plus grande partie de notre vignoble et, ce faisant, à augmenter l’activité biologique de notre sol. Cette partie de notre agriculture a d’ailleurs été présentée sur CNN dans le cadre de leur couverture de la COP26 en novembre.
https://twitter.com/jchatterleyCNN/status/1458473310996647941?s=20
CdV : Et qu’en est-il de l’évolution de vos méthodes de vinification ?
Tyrrel : Notre approche de la vinification a été cohérente au fil des ans. Nous nous efforçons d’exprimer le vignoble dans chaque bouteille et donc d’éviter les techniques de vinification qui vont masquer cela. Un exemple est que nous évitons la saveur spécifique qu’un excès de chêne neuf peut ajouter au vin. Dans cette optique, nous avons vinifié une partie de notre vin blanc en amphores d’argile pour la première fois en 2021 et les résultats sont très prometteurs. Les vins ont une certaine pureté et une expression fruitée que l’on n’obtient pas avec la fermentation en barriques. Ces lots seront d’ailleurs intégrés aux cuvées « Die Agteros » et « Fairhead » 2021.
CdV : Et comment cela se traduit-il sur la vision de vos vins ?
Tyrrel : Eh bien, par exemple, en septembre dernier, plusieurs de nos vins ont été évalués par Tamlyn Currin (critique sur JancisRobinson.com) dont je suis un grand fan. J’ai particulièrement aimé ses descriptions, et j’ai été ravi de son appréciation pour nos vins, d’autant plus du fait qu’elle ait noté 3 de nos vins 17,5 sur 20, ce qui l’a rendu très spécial !
CdV : Merci pour toutes ces explications Tyrrel.
La ferme « Stellenrust » date de 1692. Et c’est seulement en 1928 que le premier vin y a été vinifié, mais en quantité limitée car les domaines privés n’étaient pas autorisés à exporter. La plupart des raisins étaient vendus à des coopératives avec des systèmes de quotas.
C’est en 2004 que nous (Tertius et Kobie) avons quitté nos emplois respectifs pour se consacrer au monde viticole et développer la marque historique familiale.
Ahah, notre collaboration était destinée on dirait !
T : Pas vraiement – mais nous avons pu nous en servir tout de même.
J’étais dentiste et Kobie était comptable. Pour produire du vin, il faut connaître la chimie, que j’ai étudié. Et pour faire prospérer une entreprise, la partie comptable est indispensable.
Aujourd’hui nous sommes vignerons et viticulteurs, grâce aussi à ce que nous faisions avant !
Nos vignes sont situées sur deux exploitations autour de Stellenbosch : l’une sur les collines de Botterlary et l’autre du coté d’Helderberg. Cela nous permet une grande diversité de terroirs. Helderberg, qui fait partie du Triangle d’Or, est une région réputée pour la qualité des vins rouges alors que Botterlary est propice aux Chenins blancs.
K : Je dirais que nous avons la chance que 11% de nos plantations soient classées en « vieilles vignes » (plus de 35 ans). Cela nous permet une plus grande diversité dans notre travail, et dans nos vins !
Les vins JJ Handmade , portent les initiales du botaniste néérlandais Johannes Jaccobus. Ce sont des vins créés sans utilisation d’aucune machine (fermentations en grappes entières, levures indigènes, pressage au pied, écoulement par gravité, ect …). Le but est de montrer que la qualité des vins n ‘est pas due à l’équipement de pointe que nous pouvons avoir. Il faut avoir une vraie maitrise de la vinification pour faire du bon vin.
L’accréditation Fairtrade permet le developpement du « Black Economic Empowerment » qui permet de réduire les inégalités créées par l’apartheid à l’encontre de personnes Noires. Chez Stellenrust, 100 hectares de vignes sont cultivées par des ouvriers agricoles, dont ils sont propriétaires. Cela leur garanti un revenu grâce à la vente des raisins cultivés.
En toutes circonstances !
À la maison (ou au travail – joke, ahah, ou pas !), en terrasse, au lit ! Tant que cela vous rend heureux 😉
Oui, l’implantation de certains de nos cépages favoris avec vue sur la mer ! On vous en dira plus prochainement …
Retrouvez toutes les actualités su domaine sur http://www.stellenrust.co.za/
« Coyam a toujours écrit l’histoire d’Emiliana« . Noélia ORTS, Oenologue d’Emiliana.
Depuis son premier millésime en 2001, Coyam a reçu des prix et des distinctions dans le monde entier et notamment des médailles d’or et des notes exceptionnelles.
En 2003, peu de temps après les débuts de Coyam, le magazine Wine Spectator l’a désigné comme le « Best Blend of Chile & Best in Show ». Puis, en 2018, James Suckling lui a attribué une note de 94 points.
Noelia Orts (Oenologue d’Emiliana), pense qu’à bien des égards, « Coyam a ouvert la porte à l’agriculture biologique et biodynamique. Il représente très bien la philosophie des personnes qui composent Emiliana. Tous les vins sont produits avec beaucoup d’affection et de dévotion, même si cette affection est particulière pour Coyam ».
L’histoire de Coyam remonte à 1998, date à laquelle José Guilisasti et Álvaro Espinoza se sont associés pour s’aventurer dans la production biologique et biodynamique comme une philosophie de vie.
« L’idée d’élaborer un assemblage local qui exprime son identité est née de la diversité des cépages qui ont été choisis. L’identité a émergé de la grande variété de rouges déjà présents : Syrah, Mourvedre, Tempranillo, Cabernet, Garnacha et Carmenere. Nous voulions montrer le caractère du terroir et ainsi faire quelque chose de différent ».
Coyam, qui signifie « Forêt de chênes » en Mapudungun, est le nom qui a été donné lors du premier grand assemblage rouge d’Emiliana. Nom donné en hommage aux majestueux chênes indigènes qui ont prédominé pendant des siècles dans le paysage entourant les vignobles de Los Robles Vineyards, dans la vallée de Colchagua.
Dès le premier millésime, en 2001, Coyam s’est positionné comme un assemblage unique, fruit de la collaboration de plusieurs générations. C’est le produit d’une savante combinaison de cépages européens jamais réunis auparavant dans un vin chilien. La base de Syrah est toujours d’environ 30 % de l’assemblage et
est généralement accompagnée de Carmenere, Cabernet Sauvignon, Merlot, Mourvèdre, et Petit Verdot. Mais il a varié au fil du temps, incluant parfois jusqu’à 7 variétés différentes. Tous cultivés de manière biologique et biodynamique.
« Coyam implique un travail méticuleux dans le vignoble, dans la sélection des grappes et l’élaboration du vin.
Et au chai, la sélection des futs de chêne, des barriques, et de la gestion de l’élevage. Tout cela est réalisé méticuleusement ». conclut Noelia Orts.
Retrouvez toutes les actualités du domaine sur https://www.emiliana.cl/en/
Depuis environ un siècle, le Pinotage est devenu le cépage favori des vins sud-africains. En mono cépage ou en assemblage, il offre une palette aromatique unique ! Il devient au fil des ans l’identité du terroir sud-africains.
C’est Abraham Perold qui a créé un croisement entre le Pinot Noir et le Cinsault en 1925. Et il est loin de penser qu’avec ce cépage il va devenir célèbre. Son nom, Pinotage rappelle à la fois le Pinot Noir (Pinot) et l’Hermitage (Tage) qui est l’autre nom du Cinsault dans le vignoble sud-africain.
Perold, chercheur à l’université de Stellenbosch au cœur des vignes sud-africaines, compte sur la robustesse de l’Hermitage et la finesse du Pinot Noir pour créer un beau cépage.
Cependant, l’histoire ne s’arrête pas là. Car Perold quitte l’université et les quelques plants de Pinotage sont laissés à l’abandon dans les jardins de l’université. C’est Charlie Niehaus qui va finalement replanter ces pieds au collège d’Elsenburg. Ainsi CJ Theron va les greffer sur le porte-greffe Richter 99 et 57 pour en faire le Pinotage que l’on connaît aujourd’hui. A la fin des années 50, on trouve pour la première fois une implantation commerciale de ce cépage et donc les premières cuvées à base de Pinotage.
C’est en 1953 que PK Morkel le propriétaire du célèbre domaine de Bellevue et Paul Sauer de Kanonkop décident de planter ce cépage alors complètement inconnu. Dés 1960 leur audace est récompensée ! Et le Pinotage de Bellevue remporte le très convoité «Best Wine» au General Smuts Trophy (concours le plus prestigieux pour les vins sud-africains).
A la suite de cela, de nombreux producteurs commencent à implanter le Pinotage avec plus ou moins de réussite. Ce cépage rencontre un franc succès grâce à sa précocité et sa culture relativement facile. Mais sa vinification demande un grand savoir faire.
Le Pinotage est principalement implanté en Afrique du Sud même si certains producteurs américains, brésiliens ou néo-zélandais s’y essayent.
Le Pinotage est un cépage qui se révèle complexe avec une aromatique variant des fruits noirs, à la noix de coco en passant par des notes épicés, poivrés, et fumées. Avec de la garde les tannins s’arrondissent et offre une belle rondeur au vin. La mode est aujourd’hui à ce que les sud-africains appellent le coffee pinotage. C’est un Pinotage avec des arômes de café très prononcés.
Le Pinotage peut-être vinifié en rouge, rosé mais il peut-être aussi utilisé pour faire le fameux champagne sud-africain appelé Cap Classique. Ou même pour en faire des vins dans le style des Portos. On l’utilise aussi beaucoup dans des assemblages avec le Cabernet Sauvignon, le Merlot et même la Shiraz, il prend alors le nom de «Cape Blend» en traduction littérale «Assemblage du Cap».
En vinification, l’œnologue doit être particulièrement vigilent à l’acidité volatile (note de vinaigre de framboise) et l’acétate d’isoamyle (notes de peinture). Mais il semblerait que des vinifications à froid évitent ce type de désagréments. Le maintien d’une bonne acidité est aussi très importante afin que le Pinotage reste frais.
La production du Pinotage sud-africain a fortement progréssée ces dernières années et trouve son terrain de prédilection sur les parcelles en Bush Vines vendangés à la main et sur des veilles vignes. Il craint le stress hydrique et de ce fait préfère souvent des terres relativement profondes. Il est aussi sujet au millerandage qui peut lui amener des goûts végétaux.
On peut le trouver en assemblage où il forme le fameux «cape blend». Stellenrust propose avec sa cuvée Kleine Rust un assemblage de Pinotage et de Shiraz. Le vin idéal pour une première approche du Pinotage. Avec ces notes de fuits noirs, d’épices et de torréfaction. Un vrai vin de copain qui pourra s’accommoder aussi d’un Bobotie.
Avec plus de puissance, Footprint propose un assemblage de Merlot et Pinotage qui va plutôt vers des notes de cassis et une pointe fumée. A conseiller sur un Brai- le barbecue sud-africain.
Bien sûr, le Pinotage sud-africain se cultive aussi en mono-cépage. Et c’est là que vous pourrez saisir au mieux sa typicité. A ce petit jeu, Fort Simon a de nombreux atouts avec son terroir d’exception lové au fin fond de la Colline de Botterlary. Fort Simon Pinotage, c’est le grand vin avec de la concentration des notes fumés. Un vin extrait tannique, puissant. Après un carrafage il fera fureur sur une belle table.
Terra Pinotage est issu d’une sélection de raisins avec de fortes maturités phénoliques, puis macération à froid (et oui ! ) en cuve ouverte pendant 24 heures. La cuvaison reste assez courte (4 jours), mais avec des pigeages toutes les 2 heures. Avec comme objectif d’extraire de la couleur mais de garder des tannins souples. La fermentation se termine en cuves. Elevage en fûts de différents niveaux de chauffe sur 20 % de la cuvée. Notes de framboise, de pêche mûre et de cerise noire avec de subtiles nuances vanillées et toastées. Une bouche juteuse avec une finale fraiche, délicate et persistante.
Chez Stellenrust, on retrouve la cuvée Corner Stone en 100% pinotage. Issu de vignes de plus de 45 ans sur la colline de Bottelary, avec de très faibles rendements. Le terroir de Corner Stone est un mélange de granites et d’argile rouge. Il présente des notes de framboise, pêche mûre et cerise noire, finement boisées. Tannins souples, la bouche est chaleureuse et la finale « sweet and sour » , avec une acidité rafraichissante.
Le Pinotage- c’est aussi les champagnes sud-africain- le fameux Cap Classique. La Méthode Cap Classique garantie en Afrique du Sud une vinification de type champenoise avec une prise de mousse en bouteille. Continent du Vin vous propose un Cap Classique de chez Stellenrust avec des bulles d’une extrême finesse grâce à plus de 30 mois sur latte. Le Pinotage vient pour sa part donné sa couleur Rosé à ce Cap Classique et des notes d’épices et de fruits rouges qui le rende unique.
Le pinotage n’a plus de secret pour vous, alors à votre santé !
L’Emilie Romagne est célèbre pour son fameux fromage Parmigiano Reggiano, pour être le berceau de la Scuderia Ferrari, pour son Jambon de Parme et bien évidemment pour le fameux Lambrusco.
En visite dernièrement dans cette région magnifique de l’Emilie Romagne. Nous en avons profité pour aller rencontrer Simone Barozzi qui tient la Cantina Puianello à quelques kilomètres de Reggio d’Emilie. Interview passionnante de cet homme qui n’a de cesse de vouloir revaloriser l’image du Lambrusco.
Continent du Vin : Simone, merci de nous accueillir de votre Cantina. Votre implantation n’est pas commune !
Simone Barozzi : Tout à fait c’est un emplacement un peu atypique ! Nous sommes en plein centre ville de Puianello qui est une petite bourgade de quelques milliers d’âmes. A mi chemin entre l’Eglise du Village et la Mairie. Ceci montre toute l’importance de la vigne dans notre région. Elle est au cœur du village, des conversations et de la vie économique. C’est aussi pour cette raison que depuis 2011, nous avons créé une épicerie fine avec tous les produits de la région.
CdV : Peux-tu nous retracer un peu l’histoire de la Cantina ?
SB : La Cantina a été créé en 1938 à l’initiative de 5 familles qui souhaitaient vinifier eux même leurs raisins. Et bien sur produire leur Lambrusco et mettant en valeur leur terroir ! Le choix de Puianello est apparu comme une évidence ! Ce village est le point idéal de convergence de tous les petits viticulteurs installés dans les collines de la région et est situé sur un axe routier de grand importance donc facilitant la logistique.
CdV : Terroir et Lambrusco, c’est une notion bien méconnue du point de vue de la France.
SB : Oui, nous avons bien conscience de la méconnaissance de nos terroirs et surtout de l’image peu qualitative attachée quelques fois à notre appellation. Mais la région de Lambrusco est vaste et diverse. Si je devais schématiser il faut bien dissocier les Lambrusco de plaines de ceux des collines. Ici, nous avons majoritairement des Lambrusco de colline situé entre Scandiano et Canossa. Et d’ailleurs nos membres sont situés dans l’appellation spécifique « Colli di Scandiano and Canossa Doc ». Les sols sont principalement des Gypse et des argiles. Une des particularités aussi de notre terroir, c’est un microclimat avec une vent constant venant de la Méditerranée. Ce qui nous garanti peu de pluies, peu d’insectes et peu de maladies.
CdV : Aujourd’hui votre Cantina compte combien de membres ?
SB : Certains vous diront que nous sommes de grands malades, car la Cantina regroupe plus de 200 membres ! Et chacun d’eux a en moyenne moins d’un hectare de vigne. La plupart de nos membres font de la vigne par plaisir, de manière ancestrale en toute simplicité. Ils ont le plaisir de pouvoir vendanger leur propre raisin puis de pouvoir boire leur propre Lambrusco !
CdV : Ne me dites pas que vous faites autant de cuvées que de membres de la Cantina ?
SB : (sourire) Bien sûr que non, on produit déjà près d’une trentaine de cuvées ce qui est déjà énorme. Le plus compliqué c’est la gestion de l’arrivée du raisin à la Cantina lors des vendanges.
CdV : Oui au vu de vos installations, je vois que ça doit être une sacrée organisation !
SB : Oui, en fait notre responsable culture, passe ses semaines d’août et de septembre, à visiter tout nos membres puis leur donne le timing de vendange afin que nous puissions vinifier individuellement nos différents Lambrusco. On en dénombre pas loin de 25 variétés différentes. On doit ensuite bien séparer les raisins Bio des non Bio et suivre rigoureusement les fermentations. La part des raisins Bio progresse fortement chaque année chez nous.
CdV : A ce propos, parlez-moi un peu des vinifications du Lambrusco.
SB : Alors, tout commence par l’égrappage puis la mise en cuve pour la période de cuvaison et de fermentation. Chez nous, on utilise des levures indigènes, et le fermentation peut durer environ 3 semaines à un mois. On produit alors un vin rouge tranquille, à ce stade pas de bulles, pas de prise de mousse. Et surtout on ne fait pas de malolactique pour garder de la fraîcheur dans nos vins !
CdV : Et la prise de mousse alors ?
SB : En fait, on va procéder à la prise de mousse au fur et à mesure de nos besoins. Mais traditionnellement pour cette prise de mousse, on n’ajoute ni sucre, ni levure afin faire reprendre la fermentation.
CdV : Ok, mais alors c’est quoi le secret ?
SB : Tu vois ces grands frigos au fond du chai, ici on y conserve une partie de nos moûts de septembre à une température très basse. Et c’est ces moûts que l’on va réintroduire dans les cuves closes avec notre vin à hauteur d’environ 15/20 %. Ainsi les fermentations vont redémarrer provoquant l’apparition du CO2 et donc la prise de mousse, cette fermentation prend environ 3 semaines. On ne fait qu’utiliser ce que la nature nous donne.
CdV : Si mes souvenirs sont bons vous embouteillez avec 3 Bars de pression ?
SB : Tout à fait, l’ajout des moûts dans les cuves closes permet le redémarrage de la fermentation sachant que 4 g de sucre par litre permet d’obtenir 1 Bar de pression. Il faut donc environ 12 g de sucre par litre pour obtenir nous fameux 3 Bars. Et à la Cantina Puianello nous utilisons donc que les sucres naturels du moût.
CdV : Mis à part le Lambrusco produisez-vous d’autres vins et cépages ?
SB : Oui, nous produisons notamment des blancs et vins tranquilles et en bulles avec le Spergola qui est un vieux cépages de la région que nous remettons au goût du jour. On produit aussi du Malvasia di Candia.
Pour revenir sur le Lambrusco, nous avons les variétés Marani, Maestri, Salamino, Ancellotta mais aussi de très vieilles variétés comme le Montericco, le Barghi et le Marzemino. C’est l’assemblage de ces variétés qui apporte toutes les nuances de nos Lambruscos.
CdV : Merci pour toutes ces explications Simone !
SB : C’est avec plaisir. Maintenant, passons à la dégustation, je t’ai préparé une table avec l’ensemble de la gamme à déguster avec du Parmigiano Artisanal et bien sûr du Jambon de Parme !
Retrouvez toutes les informations sur les Lambruscos importés par Continent du Vin en suivant ce lien.