Visite chez Guarini, dans les Pouilles ! [Episode 1]

– EPISODE 1 –

De retour d’un périple dans les Pouilles (Puglia en Italien – attention on ne prenonce pas le « g »), David a pu passer plusieurs jours chez Duca Carlo Guarini avec Roberto et Carlo, les deux frères qui ont pris la suite de leur père Giovanni à la tête du domaine. L’occasion rêvée pour une petite interview sous le chaud soleil d’août du Salento.

CdV : Pourriez-vous nous rappeler un peu votre Background avant de revenir au domaine familial

Roberto : Pour ma part, j’ai fait mes études à Milan où j’ai obtenu mon diplôme national d’œnologie. Par la suite, je suis parti faire mes classes un peu partout dans le monde : Napa Valley, Nouvelle Zélande, Australie, Espagne et même en France ce qui m’a permis d’approfondir mes compétences techniques et d’apprendre beaucoup dans les approches nouvelles de vinification. La trentaine approchant me semblait le moment idéal pour revenir à la maison où je suis en charge de toute la partie œnologique.

Carlo : J’ai aussi fait mes études à Milan en Ecole de Commerce, j’ai par la suite travaillé pour des grands groupes Italien où j’ai eu l’occasion de voyager et en parallèle j’ai suivi une formation en viti-oeno. A maintenant 30 ans, je suis de retour ici, je m’occupe de la partie commerciale nationale et internationale.

CdV : Nous sommes au milieu de votre Cantina, c’est un peu intimidant, on est vraiment dans un lieu chargé d’histoire.

Carlo : Oui, ici à Scoranno, vous êtes vraiment au cœur du Salento et notre famille Duca Carlo Guarini est une grande famille historique de la région. La cantina où nous sommes à plusieurs siècles et on a même retrouvé dans la région des écrits avec le blason de notre famille datant de 1065 et il y avait déjà de la vigne ! Un de nos ancêtres est venu s’installer à Scoranno lorsqu’il s’est marié avec une Frisari l’autre grande famille de la région cela remonte au 18 éme siècle. C’est pour ça que sur le Palazzo où vivent nos parents on retrouve le blason des deux familles.

Roberto : Le passé historique de notre famille n’est pas toujours facile à porter car nous avons une obligation de réussite mais c’est aussi une source de motivation et une chance de vivre ici.

CdV : Le palazzo de vos parents est impressionnant

Carlo : Oui c’est une grande demeure qui touche l’église de Scorrano avec un très grand jardin d’oliviers, oranger et citronnier, nous travaillons activement avec Roberto sur un projet de rénovation d’une partie afin d’y intégrer de nouveaux chais pour un de nos nouveaux projets.

Roberto : Oui, nous venons de reprendre 4 ha de très vielles vignes vers Otranto et nous lançons nos premières cuvées du Castello Frisari (cf plus haut) sous la DOC Negroamaro di Terra d’Otranto. Vous aurez l’occasion de les déguster lors du repas.

CdV : Je vois qu’il y a pas mal de locaux qui viennent à la Cantina pour chercher du vin.

Carlo : Oui c’est très important pour nous de garder cet ancrage à notre territoire, vous voyez, la cantina est au milieu du village et les gens viennent de toute la région pour s’approvisionner soit avec du vrac, soit avec nos belles cuvées en bouteilles. Même si la partie export est de plus en plus importante nous tenons à garder cette présence locale.

CdV : Nous n’avons pas vu beaucoup de vigne autour du village, elles sont bien cachées…

Roberto : Non (sourire), elles ne sont tout simplement pas là ! En fait, notre domaine est un domaine de polyculture avec de la vigne, des oliviers, mais aussi de la garrigue et des tomates. Ici, c’est le centre névralgique de la production de l’huile d’olive et de nos chais de vinification. Mais pour la vigne on va reprendre la voiture en direction de Lecce vers le Nord puis on ira vers l’Adriatique à mi-chemin entre Lecce et Brindisi à Torchiarolo vraiment tout près de la mer. Ce sont des vignes que la famille possèdent depuis plusieurs siècles. Nous sommes la 26ème génération désormais.

CdV : Avant de prendre la route, nous avons été choqué par les cimetières d’Oliviers que nous avons traversés dans la Salento, que se passe-t-il ici, et vous avez vous été touché ?

Carlo : Oui, c’est dramatique, la région…

La suite de cet interview, prochainement…